LES STYLES

Le Wu Shu

Wu Shu - ideogrammes


Les arts martiaux se sont développés durant des siècles dans ce grand pays aux nombreuses cultures et influences (Bouddhiste, Taoïste, Confucianiste, Musulmane…), donnant naissance à une multitude de styles.
Le Wu Shu (de Wu « stopper la lance » et Shu « art, technique, habileté… »), littéralement « l’art de stopper la lance » comprend de très nombreuses écoles : traditionnelles, modernes, internes, externes, du Nord, du Sud… Actuellement, il peut être classé selon deux grandes familles :

  • Les arts externes – Wai Jia comme le Chang Quan,  Nan Quan,  Tang Lang Quan,  Shaolin QuanHung GarWing Chun et tous les styles plus communément regroupés sous le terme générique de Kung-fu*. Ces styles utilisent essentiellement la force physique et sont d’influence plutôt Bouddhiste (monastère de Shaolin).
  • Les arts internes – Nei Jia comme le Taiji Quan (Taï Chi Chuan), Le Ba Gua Zhang, le Xing Yi Quan, Le Yi Quan ou Da Cheng Quan, qui font appel à l’énergie interne (le Qi) plutôt qu’à la force physique et sont d’influence plutôt Taoïste (Monts Wudang).
  • Auxquelles nous pourrions ajouter une troisième famille, celle des arts énergétiques et de santé, Qi Gong, Nei Gong

Cette classification plutôt récente est tout de même assez artificielle et répond à un besoin plutôt moderne et “occidental” (compétition, règlements…). En effet, dans les pratiques traditionnelles, l’accent était mis autant sur le travail interne (développement et utilisation de l’énergie interne par la pratique du Nei Gong), qu’externe (manifestation de la force, applications martiales).

* Kung-fu ou Gong Fu ne signifie pas “art martial”, comme beaucoup le croient, mais “maîtrise d’une technique” ou “savoir faire”. Cela peut-être dans le domaine des arts martiaux tout autant que celui de la cuisine, de la peinture, de la musique… Le terme  chinois pour art martial est en fait Wushu. Dans la philosophie chinoise, Wushu signifie même précisément « art de stopper la guerre » sous-entendu sans utilisation de la violence. Nous sommes ici loin des notions de sports de combat.
Kung-fu Wu Shu pourrait donc se traduire par : “ réalisation de l’être humain par la maîtrise de l’art de stopper la violence ”.

Le Taiji Quan ou Taï Chi Chuan

Tai-ji Quan idéogrammes


L’origine du Taiji Quan remonte, selon certains, à Zhang San-feng (12e ou 15e siècle suivant les sources…), moine taoïste du Mont Wudang.
La légende dit que c’est en observant le combat entre un serpent et un oiseau que lui serait venue l’idée des mouvements du Taiji Quan : souples, continus et alternativement lents et rapides. Cette version est difficile à vérifier car elle mêle la légende et l’existence de plusieurs personnages du nom de Zhang San-feng.
La version historique situe l’origine du Taiji Quan au 17e siècle dans le petit village de Chenjiagou district de Wen Xian, province de Henan. Son fondateur, Chen Wang-ting (1600-1680), aurait eu l’idée d’intégrer les principes de santé et d’utilisation de l’énergie interne (Qi) du Dao Yin à l’art du combat (Wu Shu). Il est intéressant de noter que le village de Chenjiagou se trouve à deux ou trois jours de marche (70 km) du monastère de Shaolin, berceau légendaire des arts martiaux chinois et du bouddhisme Chan (devenu Zen en japonais).
Aujourd’hui les principaux styles sont :
  • Le Chen, style originel fondé par Chen Wang-ting au milieu du 17e siècle, qui s’est transmis au sein de la famille Chen jusqu’à aujourd’hui (Chen Zhenglei et Chen Xiaowang).
  • Le Yang, fondé par Yang Lu-chan, disciple de Chen Chang-xing, au 19e siècle, le plus connu et le plus pratiqué dans le monde, dérivé du Chen.
  • Le Wu (Hao) de Wu Yu-xiang, dérivé du Chen et du Yang, 19e siècle.
  • Le Sun de Sun Lu-tang, dérivé du Yang, du Xing Yi et du Ba Gua, 19e siècle.
  • Le Wu de Wu Jian-quan, dérivé du Yang, 20e siècle.
  • Le Li, 19e siècle (?).

Tous ces styles possèdent de nombreuses formes (enchaînements) différentes. Les formes traditionnelles sont très longues à apprendre (108, 83, 74… mouvements) et à pratiquer (20 à 40 minutes voire une heure lorsque l’on pratique dans l’extrême lenteur). C’est pourquoi de nouvelles formes contemporaines ont été créées, souvent par des grands maîtres, pour permettre aux débutants d’acquérir les bases nécessaires (forme 24 Yang, forme 13 Wu, forme 18 Chen, etc…). Celles-ci sont particulièrement adaptées à la  pratique occidentale, qui n’est généralement pas quotidienne. Elles permettent d’intégrer progressivement les nombreux concepts de la culture taoïste à travers les sensations corporelles et la compréhension des mouvements.

Ci-dessous une démonstration de Taiji Quan du style Chen lors du 22e Festival des Arts Martiaux à Paris Bercy (mars 2007). Nous exécutions la forme 18 pendant que le Grand Maître Chen Zhenglei improvisait une forme de Pao Chui (poings canons) :


Arts du Mouvement, de l'Energie et du Souffle